La ministre de l'Environnement et du Développement durable, Susana Muhamad, lors de la conférence de presse de ce lundi 31 octobre.

« Avec la victoire de Lula, nous voulons consolider un bloc Amazon à la COP27 »

Encore quelques jours pour commencer Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques 2022 (COP27), qui se réunira pendant deux semaines à Charm el-Cheikh (Égypte) à des centaines de dirigeants du monde entier qui discuteront de la manière d’affronter changement climatique que la planète vit déjà. Surtout, comment faire en sorte que la température d’ici la fin du siècle ne dépasse pas 1,5 ºC ? (Vous pouvez lire : Ce serait la preuve du lien entre intelligence et maîtrise de soi chez les oiseaux)

Dans la matinée de ce lundi (31 octobre), le ministre de Environnement et Développement Durable, Suzana Muhammad Il a évoqué la participation que le pays aura à cette COP. Suite à la victoire de Luiz Inácio Lula da Silvalors du second tour présidentiel qui s’est déroulé ce dimanche à BrésilMuhammad a souligné qu’avec cette victoire « nous appelons tous les pays amazonien pour qu’un grand leadership soit donné pour sauver le biome amazonien.

Précisément l’un des points qui doivent être abordés à la COP27, selon le ministre, est l’investissement que le monde doit faire dans « ces points critiques de la planète qui ne peuvent pas avoir de point de non-retour car ils déréglementeraient le climat mondial, comme c’est le Amazone”. (Vous pourriez être intéressé par : Galerie : voici quelques-unes des meilleures photos de mangrove de 2022)

Il y a quelques semaines, le World Wide Fund for Nature (mieux connu sous son acronyme en anglais, WWF) a publié le rapport ‘Planète Vivante 2022’ le « diagnostic le plus exhaustif de l’état des populations sauvages de vertébrés au niveau mondial », selon l’organisation. L’un des appels lancés par ce rapport concerne précisément l’état de Amazone.

Selon un rapport qui a été repris par le WWF et qui a été préparé par plus de 240 scientifiques l’année dernière sur l’état de la Amazoneenviron 17% des 7 000 000 d’hectares qui composent la plus grande forêt tropicale du monde ont été déboisé. Un autre 17% de ce biome est dégradé. (Vous pouvez aussi lire : Ils ont découvert une rivière de 460 kilomètres sous la glace de l’Antarctique)

Ces chiffres sont alarmants si l’on tient compte « que la science a établi que le point de non-retour se situe au seuil compris entre 20 et 25 % de la déforestation Oui dégradation des forêts combinés », souligne le WWF. Les données montrent que 26% de l’Amazonie est dans un état de perturbation avancée. Pour cette raison, différentes organisations soulignent, ainsi que les milliers de peuples qui habitent cette vaste région, qu’il est urgent de protéger la Amazone.

Autres questions pertinentes pour la Colombie à la COP27

Un autre des paris que la délégation qui représentera le pays à cette conférence aura à voir avec « l’engagement que nous devons avoir avec le transition énergétique» a souligné Muhamad, qui a ajouté qu’un plus grand engagement devrait être exigé des pays qui émettent le plus.

« La Colombie appellera les pays à accroître l’ambition de leurs engagements existants conformément à ce que la science indique, afin d’encourager les progrès dans la mise en œuvre de véritables transformations sectorielles par l’adoption d’un programme de travail structuré en vue de limiter l’augmentation de température globale », a ensuite précisé le ministère dans un communiqué.

L’une des questions qui n’a pas été entièrement abordée lors de la dernière COP qui s’est tenue à Glasgow (Écosse) à la fin de l’année dernière était la financement des pertes Oui dégâts dérivé du changement climatique. « Qui paie pour les dommages et les pertes ? Qui paie pour ce qui se passe dans La Mojana? Comment allons-nous investir des ressources dans les pertes et dommages et aussi dans la prévention ? » Autant de questions que le ministre espère apporter aux négociations qui auront lieu en Charm el Cheikh. (Cela peut vous intéresser : les dauphins ne subissent pas de lésions cérébrales lorsqu’ils nagent à travers un filet qui protège leur cerveau)

Selon le ministère, le programme de financement de pertes et dommages consécutifs de l’incidence de changement climatique, « c’est la négociation la plus pertinente pour les pays en développement ». Là, le pays défendra la mise en place d’un fonds doté de ressources suffisantes « pour prévenir, minimiser et traiter » ces pertes et dommages. En outre, ils espèrent que sera lancée l’opération du Réseau de Santiago, qui vise à mettre les pays les plus vulnérables au changement climatique en contact avec des prestataires d’assistance technique et de ressources pour faire face à ces risques.

Un autre des points que le Ministère juge essentiel de traiter dans le Conférence qui est sur le point de commencer, c’est l’approche genre. A cet égard, le ministère a indiqué qu’il espérait que lors de cette COP, le « Plan d’action sur le genre et le changement climatique » serait lancé. Ceci, selon le portefeuille, après que plus de 20 000 femmes du pays, regroupées dans des organisations paysannes, indigènes et afro-colombiennes, aient souligné la nécessité pour le pays de se doter du Plan.

Enfin, le ministre Muhamad a évoqué le marché des liaisons carbone qui, comme l’ont montré différentes enquêtes journalistiques, ont été fortement critiquées dans le pays car, apparemment, elles ne sont pas totalement transparentes, elles fracturent le tissu social des communautés indigènes qui les signent et les bénéfices économiques que ces dernières en retirent ne sont pas types de mécanismes clairs. (Vous pouvez lire : Les vagues de chaleur ont coûté des billions de dollars à l’économie mondiale)

La position que le pays présentera à cet égard est critique, selon le responsable du portefeuille environnemental. « Vous devez vous demander si le marché du carbone a contribué à réduire les émissions. Ce que l’on a vu, c’est que les émissions continuent d’augmenter, mais, d’un autre côté, un marché de spéculation est généré », a déclaré Muhamad. « Nous voulons réglementer le marché intérieur des obligations carbone et nous voulons mettre des conditions sur le marché international pour qu’il puisse fonctionner en Colombie », a conclu le ministre.

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