António Guterres, secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, dans le discours d'ouverture de la Conférence sur la biodiversité, qui se tiendra jusqu'au 19 décembre à Montréal (Canada)

Le secrétaire de l’ONU décrit l’humanité comme « une arme d’extinction massive »

António Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, a décrit ce mardi (6 décembre) l’humanité comme « une arme d’extinction massive qui traite la nature comme des toilettes et, par conséquent, est en voie de se suicider ». Cette déclaration ferme a été faite dans le cadre du discours qu’il a prononcé à l’ouverture de la Conférence sur la biodiversité, également connue sous le nom de COP15, qui débutera officiellement ce mercredi. (Peux lire: Qu’est-ce que la COP15, la plus importante conférence sur la biodiversité de la décennie ?)

La phrase de Guterres fait référence au coût humain associé à la perte de la nature et de la biodiversité, qui sont précisément les enjeux qui seront débattus lors de cette COP15 qui se tiendra jusqu’au 19 décembre à Montréal (Canada). Rappelons qu’il y a trois ans, un rapport publié par la Plateforme intergouvernementale pour la science et la politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) indiquait que près d’un million d’espèces animales et végétales étaient en danger d’extinction.

Après l’échec des objectifs d’Aichi, établis en 2010, qui devraient contribuer à réduire la perte de biodiversité, les 196 nations qui viennent à cette conférence doivent s’accorder sur un nouveau cadre mondial de la biodiversité post-2020, qui devrait guider les actions sur la planète jusqu’à fin de cette décennie. L’objectif demeure : préserver et protéger la biodiversité et les services qu’elle rend à l’humanité. (Vous etes peut etre intéressé: Le rôle de la Colombie dans la plus importante réunion sur la biodiversité de la décennie)

À cet égard, Guterres a déclaré que « sans la nature, nous ne sommes rien » et a ajouté que l’humanité joue, depuis des centaines d’années, « une cacophonie de chaos, jouée avec les instruments de destruction ». Mais les « railleries » du secrétaire général de l’ONU s’adressaient également aux multinationales.

À ce sujet, il a souligné qu’ils « remplissent leurs comptes bancaires tout en vidant notre monde de ses dons naturels et en transformant les écosystèmes en jouets à but lucratif » et a appelé le monde à défier la « concentration incessante de la richesse et du pouvoir de quelques-uns » qui sont va à l’encontre de la nature et des intérêts réels de la majorité de la population. (Vous pouvez également lire : La pêche artisanale de la rivière Magdalena a été déclarée patrimoine culturel immatériel)

Quelques heures avant le début des négociations pour le nouveau cadre mondial de la biodiversité post-2020, Guterres a appelé les centaines de représentants qui sont venus à Montréal en disant que la réponse aux problèmes dont souffre la planète pourrait résider dans un accord mondial comme ce qui est recherché dans ce Conférence.

Cependant, cet accord doit s’attaquer aux facteurs qui menacent la biodiversité, tels que «les subventions nuisibles, les investissements mal orientés, les systèmes alimentaires non durables et les modes de consommation et de production plus larges».

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