L’ONU déclare que l’accès à un environnement propre et sain est un droit
L’Assemblée générale des Nations unies a pris une décision historique ce jeudi en approuvant par 161 voix pour, huit abstentions et aucune voix contre, une résolution qui reconnaît l’accès à un environnement propre, sain et durable comme un droit humain universel. Le texte a été soumis par le Costa Rica, les Maldives, le Maroc, la Slovénie et la Suisse et est maintenant coparrainé par plus de 100 pays.
La résolution récemment approuvée « reconnaît que l’impact du changement climatique, la gestion et l’utilisation non durables des ressources naturelles, la pollution de l’air, de la terre et de l’eau, la gestion inadéquate des produits chimiques et des déchets, et la perte de biodiversité qui en résulte interfèrent avec la jouissance de ce droit, et que les dommages environnementaux ont des implications négatives, directes et indirectes, pour la jouissance effective de tous les droits de l’homme ».
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« La résolution contribuera à réduire les injustices environnementales, à combler les lacunes en matière de protection et à autonomiser les personnes, en particulier celles qui se trouvent dans des situations vulnérables, telles que les défenseurs des droits humains environnementaux, les enfants, les jeunes, les femmes et les peuples autochtones », a déclaré, cité par un communiqué, le secrétaire général de la L’ONU, António Guterres, ajoutant que cette approbation n’est que le début et a exhorté les nations à faire de ce droit une réalité.
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, s’est exprimée dans le même sens : « Aujourd’hui est un moment historique, mais il ne suffit pas d’affirmer notre droit à un environnement sain. La résolution de l’Assemblée générale est très claire : les États doivent honorer leurs engagements internationaux et intensifier leurs efforts pour en faire une réalité. Nous souffrirons tous des effets bien pires des crises environnementales, si nous ne travaillons pas ensemble pour les prévenir collectivement maintenant. »
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Sur son site Internet, l’ONU souligne qu’il s’agit d’une décision combattue depuis cinq décennies. Il note que la première fois que les questions environnementales ont été au premier plan des préoccupations internationales, c’était en 1972 lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement qui s’est tenue à Stockholm. Les États membres de l’ONU ont alors déclaré que les personnes ont un droit fondamental à « un environnement de qualité permettant une vie digne et le bien-être », et ont appelé à des actions concrètes et à la reconnaissance de ce droit.
« Depuis son apparition dans la Déclaration de Stockholm de 1972, le droit a été intégré dans les constitutions, les lois nationales et les accords régionaux. La décision d’aujourd’hui élève le droit à la place qui lui revient : la reconnaissance universelle », a expliqué la responsable du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen, dans un communiqué publié jeudi. La Colombie a voté pour à l’ONU. Et les pays qui se sont abstenus étaient : la Biélorussie, le Cambodge, la Chine, l’Éthiopie, l’Iran, le Kirghizistan, la Russie et la Syrie.