« Ne pas agir face à la crise climatique va générer des coûts innombrables » : FMI
La Fond monétaire international (FMI), l’une des plus importantes organisations financières au monde, a présenté hier, depuis son siège à Washington (États-Unis), son rapport « Perspectives de l’économie mondiale » pour octobre de cette année. Dans l’un des deux chapitres qui composent le document, le FMI appelle à agir contre politiques climatiques compte tenu de la crise que traverse la planète. (Vous pouvez lire : La maladie qui a atteint la mer colombienne et peut tuer les coraux)
« D’ici la fin de la décennie, l’économie mondiale devra émettre 25 % de moins effet de serre qu’en 2022 pour avoir une chance d’atteindre les objectifs fixés dans Paris en 2015 et éviter perturbations climatiques catastrophique. Étant donné que le transition énergétique nécessaire pour y parvenir doit être rapide, il est inévitable que cela implique des coûts dans les années à venir », souligne-t-il dans l’introduction du deuxième chapitre du rapport.
L’organisme financier se réfère aux conclusions que la science a eues ces dernières années. En particulier, aux conclusions tirées par l’un des rapports selon lesquelles le Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques (GIEC) publié début avril de cette année. Le groupe scientifique, qui se réunit depuis 1988, a souligné que les émissions de effet de serre émises par les activités humaines ont augmenté entre 2010 et 2019. (Vous pourriez être intéressé : le changement climatique a augmenté la probabilité de sécheresse « au moins 20 fois »)
Ce scénario s’est produit malgré les efforts que les principales industries responsables du réchauffement climatique ont mis en place pour réduire leur émissions, a noté le GIEC. Mais le panel est allé plus loin : il a assuré que si l’on veut rester dans l’objectif de limiter la réchauffement global avec une hausse de 2°C d’ici la fin du siècle, la réduction de l’énergie liée au carbone devrait être de 3,5 % par an, soit près de 12 fois plus qu’elle n’a diminué en moyenne au cours de la dernière décennie (0,3 % par an ). Si l’objectif reste que la température ne dépasse pas la 1,5 ºC la réduction devrait être de 7,7 % chaque année.
Pour cette raison, le FMI, dans le document récent, a déclaré : « Bien qu’il y ait peu de consensus sur les conséquences macroéconomiques à court terme attendues de la politiques sur le changement climatique, le message central de ce chapitre est que si les bonnes mesures sont mises en œuvre immédiatement et progressivement au cours des huit prochaines années, les coûts resteront gérables et seront éclipsés par la myriade de coûts à long terme de l’inaction. En d’autres termes, si la réduction des émissions aura sûrement un impact sur l’économie, elle sera loin d’agir à long terme. (Vous pouvez également lire : Un rapport critique les projets d’abandon du charbon pour produire du gaz à long terme)
« Arrêter les politiques de redémarrage et continuer à reporter les choses avec l’argument que ‘ce n’est pas le moment’ ne fera qu’aggraver le bilan », a conclu le FMI, pour lequel il a appelé à des politiques climatiques et monétaires « crédibles ».