« Océan » n’est mentionné que deux fois dans le projet d’accord de la COP15
Il ne reste que quelques jours avant la fin du Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) qui se tient depuis le 7 décembre à Montréal (Canada). Là, les représentants de 196 pays devront se mettre d’accord sur un ensemble de nouveaux objectifs pour les sept prochaines années, dans le but d’enrayer la perte de biodiversité mondiale. (Peux lire: Allez dans l’espace pour en savoir plus sur 90 % de l’eau de surface de la Terre)
Le texte, qui devrait être prêt d’ici le 19 décembre, est considéré par de nombreux experts du monde entier comme l’accord environnemental le plus important depuis l’accord de Paris, qui a été signé en 2015 dans le but de réduire les émissions afin que la température de la planète ne dépasse pas 2 ºC (espérons-le 1,5 ºC) d’ici la fin du siècle.
Alors que les discussions sur le texte final avancent, un groupe de scientifiques avertit que le mot « océan » est à peine mentionné deux fois dans les plus de 5 000 mots que comportent les 10 pages du dernier accord de travail. Ceci, affirme-t-il, serait un exemple évident du peu d’engagement de certains pays envers la conservation de la biodiversité marine. (Vous etes peut etre intéressé: Moon, la baleine qui a nagé pendant plus de 5 000 kilomètres avec le dos cassé)
L’un des problèmes qui inquiètent le plus les chercheurs comme Simon Cripps, directeur exécutif de la conservation marine à Société de conservation de la faune (WCS), c’est le danger que court l’objectif de 30×30. D’une manière générale, ce qui est recherché avec cet engagement est que, d’ici 2030, 30 % de la Terre soient protégés, à la fois 30 % des zones terrestres et 30 % des zones marines.
Le problème, dit Cripps Gardiena à voir avec le fait que des pays comme la Chine, la Russie, l’Islande et l’Argentine chercheraient à ce que le pourcentage d’aires marines protégées d’ici 2030 ne soit pas de 30 %, mais seulement de 10 %. (Vous pouvez également lire : Elvira Alvarado, une vie dédiée à la sauvegarde des coraux)
« Nous sommes déjà à 7 % de protection, dont 3,5 % sont effectivement gérés, et les requins s’effondrent, les pêcheries sont massivement surexploitées et les récifs coralliens sont au bord de l’effondrement. Il est donc clair qu’un objectif de 10 % ne fonctionne pas », a-t-il déclaré au journal britannique Cripps.
Une autre question liée à cet objectif, qui n’est pas encore claire pour Cripps et d’autres chercheurs, concerne les zones soumises à protection. On ne sait pas encore si 30% de cette protection sera pour chaque pays ou au niveau mondial. Pour le biologiste marin et l’océanographe, déterminer avec précision cet aspect est essentiel. Dans le cas où les pays optent pour la deuxième option, l’expert prévient qu’elle ne servira peut-être à rien pour conserver la biodiversité marine, puisque la haute mer est un « territoire de personne », comme prévenu précédemment. (Vous etes peut etre intéressé: Les 144 510 km2 de biodiversité marine colombienne qui viennent d’être reconnus)
De son côté, Enric Sala, un explorateur du National Geographic, a assuré à ce propos que « 30 % n’est pas l’objectif : c’est un jalon. Des études montrent que nous avons besoin de quelque chose de plus proche du milieu de l’océan si nous voulons éviter l’effondrement de notre système de survie au cours de notre vie. Mais c’est dans les 70% non protégés que nous devons vraiment faire un usage plus responsable de nos ressources, pour que ces 30% aident à régénérer le reste de l’océan ».