Que faire pour que les nouveaux objectifs biodiversité n’échouent pas comme les précédents
Nous sommes à quelques jours du début de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15), la réunion la plus importante au niveau mondial, au cours de laquelle les représentants de 196 pays se mettront d’accord sur les nouveaux objectifs pour freiner la Perte de biodiversité dans le monde. (Peux lire: Qu’est-ce que la COP15, la plus importante conférence sur la biodiversité de la décennie ?)
Aujourd’hui, un groupe de scientifiques faisant partie du Commission de la Terre vient de publier une étude dans laquelle ils font le point sur la réalisation des objectifs précédents et ce qui doit changer pour ne pas échouer avec les nouveaux objectifs qui seront convenus à Montréal (Canada), où le COP15 entre le 7 et le 19 décembre.
La première chose que les plus de 20 auteurs de cette nouvelle étude qui a été récemment publiée dans Une Terre, est celui des 20 objectifs et des 67 sous-objectifs aïchi qui ont été établis en 2010, seuls six sous-objectifs ont été atteints, alors qu’aucun des objectifs n’a été pleinement atteint. (Vous etes peut etre intéressé: Les 5 parcs naturels colombiens en soins intensifs)
Pour cette raison, les scientifiques soulignent que « malgré des décennies d’investissements croissants dans la conservation, nous n’avons pas réussi à ‘infléchir la courbe’ du déclin de la biodiversité», et qu’au contraire, « le rythme général du déclin de la biodiversité s’est accéléré sur l’ensemble de la planète, entraîné par les changements d’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe, l’enrichissement en nutriments et la pollution, les invasions de espèces exotiques et le changement climatique”.
Quelques semaines après la définition d’un nouveau cadre mondial pour la biodiversité après 2020 à Montréal, ce groupe de scientifiques pointe les raisons de l’échec des objectifs d’Aichi. « La négligence des facteurs croissants de déclin ; des attentes et des délais irréalistes pour le rétablissement de la biodiversité ; et une attention insuffisante à la justice au sein de chaque génération, entre les générations et entre les pays », soulignent-ils dans le document. (Vous pouvez également lire : Cop15 : des scientifiques appellent à cesser d’abattre des arbres pour produire de l’énergie)
Ce qu’ils veulent dire par le premier point, par exemple, c’est qu’à mesure que les campagnes de conservation se multiplient dans le monde, les facteurs tels que le changement climatique, l’utilisation des combustibles fossiles, les inégalités, l’augmentation de la consommation de ressources par habitant dans de nombreux pays, entre autres, augmentent également.
Cependant, le problème est peut-être plus grand, car selon ce groupe de scientifiques, les efforts pour atteindre les objectifs qui résultent de la COP15 à Montréal risquent de tomber dans les mêmes erreurs et, dans 30 ans, on pourrait regretter à nouveau l’échec des objectifs pour inverser la perte de biodiversité. (Vous pourriez être intéressé par : Le Chili en alerte face à une possible éruption du volcan Villarrica)
Pour que ce scénario ne se répète pas, ils proposent un ensemble de six actions : « Réduire et inverser les facteurs directs et indirects qui causent le déclin ; stopper et inverser la perte de biodiversité ; restaurer et régénérer la biodiversité dans un état sûr ; augmenter le bien-être minimum pour tous; éliminer la consommation excessive et les excès liés à l’accumulation de capital; et, enfin, défendre et respecter les droits et responsabilités de toutes les communautés, présentes et futures ».
Outre ces six axes qu’ils pointent, les scientifiques ont appelé « la communauté de la conservation, en particulier, mais aussi tous les peuples et tous les pays, à renforcer et à s’investir pleinement dans les transformations sociales les plus profondes qui, selon toutes les preuves récentes, sont nécessaires pour un avenir sûr et juste.