Quinze entreprises de viande et de produits laitiers émettent plus de méthane que des pays comme la Russie
Un rapport de l’Institute for Agricultural and Trade Policy (IATP), une organisation de recherche et de plaidoyer à but non lucratif qui promeut des systèmes alimentaires, agricoles et commerciaux durables, en collaboration avec la Changing Markets Foundation, une fondation basée aux Pays-Bas, finit de calculer le émissions de méthane de 15 des plus grandes entreprises mondiales de viande et de produits laitiers.
Parmi les entreprises incluses dans l’étude figurent, dans le groupe des entreprises laitières : Arla (Danemark), Dairy Farmers of America (USA), Danone (France), Deutsche Milchkontor (Allemagne), Fonterra (Nouvelle-Zélande). FrieslandCampina (Pays-Bas), Lactalis (France), Nestlé (Suisse), Saputo (Canada), Yili (Chine). Et dans le groupe viande : Danish Crown (Danemark), JBS (Brésil), Marfrig (Brésil), Tyson (USA), WH Group (Chine).
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Les émissions combinées de méthane de l’ensemble s’élèvent à 12,8 millions de tonnes, ce qui équivaut à plus de 80 % de l’empreinte méthane totale de l’Union européenne. Pour un exemple plus explicite, l’étude note que les émissions combinées de méthane de ces 15 entreprises dépassent l’empreinte méthane totale de pays comme la Russie, le Canada, l’Australie et l’Allemagne. Ses émissions de méthane sont 52 % supérieures aux émissions de méthane liées au bétail dans l’UE et 47 % supérieures à celles des États-Unis.
Le rapport fournit également les dernières estimations des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) des entreprises, qui s’élèvent à environ 734 millions de tonnes de CO, soit plus que les émissions de l’Allemagne. Si ces 15 entreprises étaient traitées comme un seul pays, elles seraient la 10e plus grande entreprise émettrice de GES au monde. Leurs émissions combinées dépassent également celles des compagnies pétrolières comme ExxonMobil, BP et Shell. Malgré son impact climatique massif, l’étude dénonce le fait que la plupart des entreprises ne déclarent pas les émissions totales de GES ou les émissions spécifiques de méthane.
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Neuf des 15 entreprises n’ont pas déclaré les émissions totales de leur chaîne d’approvisionnement et aucune des entreprises n’a déclaré les émissions de méthane de sa chaîne d’approvisionnement. L’étude rappelle que lors de la COP26 à Glasgow, plus de 110 pays se sont engagés dans le Global Methane Commitment avec l’objectif collectif de réduire les émissions mondiales de méthane de 30% d’ici 2030. Les 15 entreprises analysées dans le rapport sont basées dans dix pays à travers le monde. Tous, à l’exception de la Chine, sont signataires de cet engagement.
De tous ces pays, le seul à avoir enregistré une diminution de plus de 5 % de ses émissions de méthane provenant de son bétail au cours de la dernière décennie est la France, le plus grand émetteur de méthane provenant du bétail dans l’UE. « Une réglementation efficace de la production animale industrielle est essentielle pour atteindre les réductions de méthane requises et entreprendre la transformation du système alimentaire nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux », indique le rapport.