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Vivre sans déchets !

Notre façon de manger est étroitement liée à la santé de la planète. Les sols et les eaux produisent suffisamment de nourriture pour nourrir près de 8 000 millions de personnes, mais la faim reste la plus grande défi de l’humanité. Aussi paradoxal que frustrant, honteux et réel.

Les mythes autour alimentation ils ont une portée proportionnelle à l’imagination de ceux qui les créent ou les diffusent et, malheureusement, ils contribuent à éloigner les gens de leur responsabilité avec une consommation responsable. L’une d’entre elles -peut-être la plus courante- est que les fruits ou légumes que personne ne mange et vont à la poubelle ne génèrent pas d’impact car ils retournent à la nature… Faux. Produire une pomme coûte à la Terre 125 litres d’eau, soit l’équivalent de laver la vaisselle pendant 16 minutes avec le robinet ouvert. Et les exemples comme ça sont nombreux.

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Chiffres 2016 de Direction nationale de la planification souligner qu’en Colombie, au moins 30 % de la nourriture produite est perdue ou gaspillée. Oui, trois sur 10 ne sont mangés par personne. Une situation qui aujourd’hui est peut-être non seulement plus aiguë, mais qui perpétue également les énormes lacunes et les besoins insatisfaits de millions de personnes, en plus de représenter une pression excessive sur la nature, que nous surchargeons à produire, qu’elle soit consommée ou non.

C’est clairement le chemin inverse vers l’objectif commun d’une alimentation suffisante et saine pour tous, établi dans le Objectifs de développement durable, que nous devons atteindre en sept ans et quelques mois. Nous avons de moins en moins de temps et le système alimentaire -c’est une réalité- ne nous rend pas en meilleure santé, et la planète non plus. En grande partie, en raison de la façon dont nous produisons et consommons la nourriture, qui a causé 80% de la déforestation, est responsable de 70% de la perte de biodiversité dans les écosystèmes terrestres et de 50% dans les écosystèmes d’eau douce, et génère 29% des gaz à effet de serre émissions.

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En revanche, c’est un secteur économique clé pour la création d’emplois et la subsistance de millions de personnes dans le monde, qui, par leur travail, contribuent à ce que nous puissions apporter à notre table la nourriture qui nous donne la vie. Cette réalité a poussé le réseau WWF à placer l’alimentation au centre de des solutions pour faire face à la crise de la Terre, car la perte de biodiversité et le changement climatique ont un impact direct sur ce que nous mettons dans nos assiettes à notre table. Et, nous le savons tous, l’interdiction n’est pas une alternative.

Mais alors comment contribuer depuis la Colombie ? Savoir pourquoi nous mangeons comme nous mangeons. Sous cette prémisse, WWF-Colombie et la agence Sancho BBDO Nous avons mené des recherches dans 8 villes du pays, avec près de 2 000 enquêtes pour confronter les imaginaires des gens avec leurs habitudes alimentaires.

Le résultat est un rapport intitulé ‘La vraie valeur de la nourriture’, qui réaffirme la déconnexion que les Colombiens ont entre la relation entre notre nourriture et la nature, ignorant que nous avons besoin d’une planète saine pour obtenir de la nourriture. Le document met également en lumière la manière dont les comportements, dont beaucoup sont dus à des traditions héritées, affectent les pratiques non durables et, en même temps, montre ce que les gens seraient prêts à faire pour changer leur façon de manger.

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Avec cette recherche, nous visons, plus que de collecter des chiffres et des indicateurs, de générer des actions de changement des personnes aux familles, aux supermarchés, aux magasins, aux marchés, aux restaurants, aux hôtels, aux écoles, aux universités, aux producteurs et à tous ceux qui sont impliqués dans la consommation alimentaire.

Et c’est que, bien que la nourriture en Colombie soit liée aux coutumes, aux régions et aux valeurs culturelles, nous ne pouvons ignorer que, dans une proportion énorme, elle s’avère être ce qui peut être fait et non ce qui est voulu. Ainsi, exiger des changements conduit à ignorer les réalités et c’est pourquoi notre proposition, basée sur le rapport, s’appuie sur des recommandations accessibles à tous pour atteindre un seul objectif : vivre sans déchets.

Commençons par éliminer cette vieille phrase «il vaut mieux en avoir plus qu’assez». Notre action doit être d’acheter, de cuisiner et de servir uniquement ce que nous allons consommer. Et s’il en reste, ramenez-le à la maison pour le consommer plus tard. Nous devons comprendre que, tout comme les gens, tous les fruits et légumes ne sont pas parfaits et uniformes. On peut être plus créatif et en profiter pour réaliser des gâteaux, crêpes, smoothies et bien d’autres recettes. Profitons-en et consommons des fruits et légumes de saison.

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La biodiversité qui nous rend uniques nous ouvre également une palette de saveurs enviable. Une alimentation plus variée évite le fardeau de planter de grandes surfaces de riz, de blé et de maïs, les trois cultures de base dans le monde. Si nous en avons un régime équilibré et nous incluons plus de légumes, de fruits, de légumineuses dans nos menus, nous contribuerons à réduire la pression sur les écosystèmes naturels et sur notre santé.

Face à la crise climatique et Perte de biodiversité face au monde et à la Colombie, aujourd’hui plus que jamais nous devons comprendre la vraie valeur de la nourriture. Au-delà de prêter attention à son prix et de contribuer activement à ce que plus de gens puissent accéder à la nourriture dont ils ont besoin, il est impératif de comprendre et d’inspirer tous les Colombiens à prendre conscience que derrière chaque aliment il y a un coût pour la planète, et qu’avec des actions quotidiennes nous peut le réduire et même l’éviter.

*Directeur du WWF Colombie

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