Les machines qui effectuent des tests sur les fonds marins et qui seraient utilisées dans l'exploitation minière peuvent peser environ 30 000 kg.

De grandes attentes à combler qui ouvriraient les portes de l’exploitation minière sous-marine

La organisation Coalition pour la conservation des profondeurs des mers (DSCC) a prévenu ce mercredi 25 octobre que l’adoption éventuelle d’un code réglementaire pour l’exploitation minière sous-marine précipiterait le démarrage de cette industrie, pour laquelle de nombreux pays demandent un moratoire.

Il Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) se réunira entre le 30 octobre et le 8 novembre en Jamaïque pour poursuivre les négociations sur le code minier et aborder également la pollution et la gestion des déchets de l’industrie potentielle. (Lire aussi : Début de négociations « cruciales » sur l’exploitation minière marine)

Emma Wilson, responsable des politiques du DSCC, Il a rappelé lors d’une réunion virtuelle que lors de la dernière réunion du Conseil de l’ISA en juillet, un délai de négociation avait été convenu avec l’objectif de finaliser et d’adopter un code minier en 2025.

Cela se produit lorsqu’un vide juridique de deux ans pendant laquelle les sociétés minières peuvent demander un permis d’exploration en eaux profondes et être autorisées à commencer l’exploitation minière, quelle que soit la réglementation en vigueur.

« L’adoption d’un code n’est pas une solution au vide juridique qui dure depuis deux ans, elle ne fera que précipiter le début de l’exploitation minière sous-marine. » a souligné le responsable politique du DSCC, qui représente plus de 100 organisations non gouvernementales à travers le monde.

Même si le Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui regroupe 36 États, n’a pour l’instant donné aucun contrat d’exploitation, oui, il y a une sorte d’antécédent. En 2021, l’île du Pacifique de Nauru a déposé une demande formelle auprès de l’AIFM pour obtenir une licence commerciale lui permettant de démarrer exploitation minière en eaux profondes.

À partir de ce moment, un délai de deux ans a commencé à courir pour examiner cette demande, même s’il n’existe pas de règles claires dans ce domaine. Depuis 10 ans, les États membres de l’Autorité négocient le code minier pour établir les règles d’exploitation potentielle des minéraux qui se trouvent dans les fonds sous-marins des eaux internationales, qui n’appartiennent à aucun pays.

Wilson, du DSCC, a déploré que, même si l’appel à ralentir le processus avec un moratoire se fait de plus en plus pressant,« une minorité de pays et le secrétariat de l’ISA font pression pour accélérer l’adoption d’un code minier en 2025 ».

Cela est dû, selon la DSCC, au fait que la structure de l’ISA est encline à favoriser les contrats d’exploitation minière sous-marine en raison d’un possible conflit d’intérêts. Il a également noté que le Conseil de l’ISA est « un groupe minoritaire » de 36 pays qui négocient les conditions de la potentielle « plus grande industrie d’extraction de l’histoire de l’humanité ».

« De nombreux pays et membres de l’ISA ne font pas partie du Conseil et certaines voix ne peuvent pas être entendues dans ce débat (…) Le silence n’est pas un consentement. « Le moratoire est la seule réponse raisonnable à cette situation », a conclu Wilson.

Actuellement, ils ont été accordés 30 permis d’exploration en eaux profondesla Chine étant le pays qui en a le plus et celui qui a bloqué le débat pour approuver un moratoire lors de la réunion de juillet dernier.

Comme expliqué dans cet article, le exploitation minière marine Il s’agit de l’exploitation de certaines ressources des fonds marins, généralement divisées en trois groupes : les sulfures polymétalliques, les croûtes de ferromanganèse et les nodules polymétalliques. Des millions de tonnes de métaux y sont rassemblées, comme cuivrenickel, cobalt ou manganèse, qui seront importants pour le transition énergétique.

Vingt-deux pays, dont Brésil, Costa Rica, Chili, Équateur, Espagne et France, ils défendent un moratoire, une pause de précaution ou encore son interdiction. Le dernier à rejoindre cette coalition, en ce mois d’octobre, fut Monaco.

A propos, Sofia Tsenikli, chef de campagne du DSCC En faveur d’un moratoire, il a déclaré que « l’opposition et l’inquiétude concernant l’exploitation minière sous-marine continuent de croître » car l’impact de cette industrie sur les espèces et l’écosystème sera « irréversible ».

Nous vous invitons à lire : Le rapport met en garde contre six points de rupture qui pourraient « ébranler les fondements de la société ».

Lors du briefing, Jessica Battle, Fonds mondial pour la nature (WWF, en anglais), a souligné que la demande de sept minéraux essentiels destinés à être obtenus par l’exploitation minière sous-marine peut être considérablement réduite grâce aux nouvelles technologies.

Le récent rapport « L’avenir est circulaire » indiquait que promouvoir l’économie circulaire des déchets ou des éléments utilisés dans la technologie permettrait de réduire de 58 % la demande de ces minéraux.

À cela s’ajoute que cette industrie « n’est pas un bon investissement ni un investissement durable », selon Bobbi-Jo Dobush, conseiller juridique de The Ocean Foundation, qui a souligné que l’extraction est « difficile » et nécessite des machines coûteuses.

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