Le grand risque d’extraire plus de 6 milliards de sable marin des océans
Quelque 6 milliards de tonnes de sable marin et autres sédiments sont extraites des océans chaque année, a prévenu ce mardi 5 septembre l’ONU, alertant également sur les graves conséquences de cette activité sur la biodiversité et les ressources halieutiques.
(À lire aussi : Les mouvements anti-vaccins affectent désormais également la santé des chiens.)
C’est la première fois que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) parvient à collecter ces données grâce à l’intelligence artificielle (IA), comme le système d’identification automatique (AIS) des navires – qui permet de les localiser – puis à les former. l’IA pour distinguer les navires miniers de sable grâce à leur mode de déplacement.
Les signaux émis par les navires nous permettent « d’avoir accès aux mouvements de tous les navires de la planète », a expliqué à l’AFP le directeur du centre d’analyse des données de l’UNEP, Pascal Peduzzi, qui décortique ensuite les données grâce à l’IA.
L’analyse en est encore à sa phase initiale et seuls 50 % des navires sont suivis. Mais l’ONU estime qu’entre 4 000 et 8 000 millions de tonnes de sable marin et autres sédiments ont été extraites chaque année des mers et des océans entre 2012 et 2019. « Cela représente une moyenne de 6 000 millions de tonnes par an, ce qui équivaut à plus d’un million de tonnes. millions de camions par jour », a expliqué Peduzzi.
L’ONU espère pouvoir publier cette année les chiffres pour la période 2020-2023. Mais les données montrent que cette activité ne cesse de croître et « commence à prendre des proportions gigantesques », ajoute Peduzzi, soulignant que les rivières transportent chaque année entre 10 000 et 16 000 millions de tonnes de sédiments vers les mers et les océans.
Les navires d’extraction sont comme des « aspirateurs » qui « déchiquetent les fonds marins » et les « stérilisent », faisant disparaître les micro-organismes océaniques et mettant en danger la biodiversité et les ressources halieutiques, observe l’expert.
(C’est lié : Le saviez-vous déjà ? Depuis la Colombie, vous pouvez voir la prochaine éclipse solaire).
Au-delà de la publication des chiffres, l’ONU espère engager des conversations avec les entreprises du secteur pour qu’elles soient plus respectueuses de l’environnement en améliorant leurs pratiques d’extraction.
Selon les Nations Unies, les pratiques internationales et les cadres réglementaires varient considérablement. Par exemple, des pays comme l’Indonésie, la Thaïlande, la Malaisie, le Vietnam et le Cambodge ont interdit l’exportation de sable marin au cours des 20 dernières années, tandis que d’autres ne disposent pas de législation ou de programmes de surveillance efficaces.
Le PNUE appelle la communauté internationale à établir des réglementations internationales pour, entre autres, améliorer les techniques de dragage et recommande d’interdire l’extraction du sable de plage en raison de son importance pour les côtes, l’environnement et l’économie.