Plus de 99 % de l'élimination du carbone se fait toujours par des méthodes conventionnelles, telles que la plantation d'arbres, la restauration des forêts endommagées et la reconstitution des sols.

Un score global pour la vie

La perte de biodiversité est une crise mondiale avec des implications locales. Par exemple, 45% des arbres et arbustes endémiques de Colombie, c’est-à-dire qu’ils n’habitent que le sol national, sont déjà en danger d’extinction. La plupart, cependant, ont à peine été décrites, leur biologie ou leurs applications utiles sont inconnues. Nous avons mis plus d’un million d’espèces en danger à l’échelle planétaire et nous voyons disparaître sous nos yeux des animaux, des plantes, des écosystèmes et des gènes, la clé de la vie sur Terre.

Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal est une nouvelle tentative de plus de 190 pays pour enrayer sa perte, insistant sur des mesures politiques urgentes et quatre objectifs ambitieux, notamment la conservation et la restauration de la biodiversité ; l’utiliser durablement, assurer un partage juste et équitable de ses bénéfices et renforcer son financement. Il propose l’utilisation d’outils et de solutions pour intégrer la biodiversité dans les politiques publiques, la société et l’ADN des entreprises. Il établit la création d’un cadre de suivi mesurable, la mise à jour des stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité, et une stratégie de mobilisation des ressources à travers des plans de financement et un Fonds cadre mondial pour la biodiversité. (lire: Il est temps de repenser notre rapport à la nature)

Pour réaliser ce cadre ambitieux, les pays établissent une feuille de route commune. Une carte de navigation, une « partition » pour que chacun joue sur le même rythme. Cet outil est appelé National Biodiversity Strategy and Action Plan, NBSAP pour son sigle en anglais. (Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité). Tous les pays disposent d’un SPANB détaillant la manière dont la Convention est mise en œuvre. Cet outil doit être mis à jour pour répondre aux enjeux du Cadre mondial actuel et permettre de mesurer la réussite des objectifs, notamment en couverture naturelle et réduction de l’extinction, et être au diapason d’un financement adéquat.

La Colombie a lancé un projet ambitieux pour accélérer la mise à jour de son NBSAP. Cette mise à jour fixe le rythme que le pays devra suivre, un score basé sur les données, la science et les connaissances, pour enrayer la perte de biodiversité. Le NBSAP colombien, la Politique Nationale de Gestion Intégrale de la Biodiversité et de ses Services Ecosystémiques (PNGIBSE), devrait informer et transformer les secteurs et les politiques publiques pour la gestion intégrale d’une biodiversité menacée, mais avec des opportunités de développement basées sur la recherche, la connaissance et la science.

La mise à jour de cette politique représente une opportunité unique d’intégrer les outils, de corriger les erreurs et de mettre à jour la feuille de route publique, privée, sectorielle et de coopération et que nous passons de ‘voir le potentiel de la biodiversité’ à ‘l’utiliser de manière responsable’ de sa bonne administration.

*Relationship Director de l’Institut Humboldt.

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