Ernesto Guhl lors de la dernière interview qu'il a accordée à Ecoloko il y a quelques mois.  / José Vargas.

A plus tard pour Ernesto Guhl

Ernest Guhl c’était la vie pure. Comme lui Eau qu’il a tant étudié et que cela doit être pour lui un élément d’union, un intérêt commun à toute la société, l’axe de la vie. Dans tant de conférences, de panels et d’articles, il a insisté sur la nécessité de gérer la « ressource en eau » dans La Colombie et faire en sorte que cette richesse devienne l’épine dorsale du processus d’ordonnancement territorial pour construire des territoires durables. Il a toujours été convaincu que quelle que soit la situation de la planète, s’il y avait quelque chose dont il fallait impérativement s’occuper, c’était la Eau.

Vice-ministre de l’environnement, vice-recteur d’université, membre de divers conseils d’administration d’instituts de recherche, j’ai eu l’occasion, entre autres responsabilités, de l’accompagner dans une tâche intéressante et instructive : formuler le premier Plan stratégique national pour la recherche environnementaleavec Julio Carrizosa et d’autres experts sur les questions environnementales. (Vous pouvez lire : « Je ne crois plus au développement durable », la dernière interview que Guhl a accordée à Le spectateur)

J’ai participé à de nombreuses réunions et discussions qu’il a encouragées et dirigées depuis le Institut du développement durable, Quinaxi, qu’il a fondé et dirigé. Bien que sa voix – profonde et déterminée – exprime les idées les plus justes, il avait la capacité et la générosité d’écouter ses pairs, de prendre des notes dans sa tête, d’analyser, d’approfondir et de conclure. Formulé et livré à Ministère de l’environnement En 2007, ledit Plan est devenu un guide proposant des priorités de recherche aux cinq instituts producteurs de nouvelles connaissances sur notre territoire.

Il n’a cessé de produire lui-même de nouvelles théories, esquissant des voies différentes des voies conventionnelles, inversant les approches, proposant des idées et des propositions innovantes pour une gestion environnementale plus ancrée dans le contexte du pays. Il n’a jamais cessé de penser, partageant tout ce bagage de connaissances qu’il a commencé à absorber comme une éponge depuis qu’il est né dans une maison qui a toujours promu l’intellectualité. (Vous pourriez être intéressé par : Le procureur général demande un plan urgent pour l’augmentation des niveaux de mercure dans la rivière Surata)

Au fil du temps, leurs appels sont devenus plus puissants et les pandémie de 2020, ce qu’il a fait, c’est confirmer sa vision de notre relation erronée avec la nature ; convaincu que nous nous trompions définitivement : « Cette menace peut devenir une réalité si nous continuons à appliquer le même modèle technique simpliste, épuisant et irrespectueux sur les ressources limitées et les systèmes d’exploitation délicats de la planète, et si nous continuons à pratiquer le des systèmes de vie non durables imposés par la société de consommation mondialisée », écrit-il dans son dernier livre, Anthropocène: l’empreinte humaineédité par Editorial Javeriana.

Il s’est dit préoccupé par les inégalités dans le accès à l’eau et au territoire, conflits socio-environnementalela réchauffement global et ses effets dans le pays et dans le monde, la croissance de la vision urbaine, myope et centraliste dans un pays de régions, diversifié, où la participation citoyenne doit être entendue. (Vous pouvez également lire: Les cas réussis de conservation des animaux dans les zoos colombiens)

C’était véhément. critiqué la position de La Colombie devant les organisations internationales, décrivant son rôle de « pays soumis, obéissant au troupeau d’adeptes de l’agenda mondial », qui ne tient pas compte des problèmes et de la diversité de ce qui se passe en Colombie.

Le monde, la société, devait changer, donc un « gouvernail environnemental » était important, selon ses propres mots, où d’un côté la science et la technologie et de l’autre les réflexions de l’encyclique du pape François, Louange oui, ils devaient être pris en compte de manière décisive et harmonieuse.

Dans son dernier ouvrage, le Anthropocènerésume toute la pensée qu’il a développée pendant des décennies et que j’ose résumer en trois points principaux :

Le premier, gérer l’environnement du local au global, « reconnaître que les personnes qui vivent sur le territoire sont celles qui connaissent leur territoire, leurs besoins et ne pas avoir besoin d’importer des modèles de l’étranger qui se sont avérés totalement inadaptés et sans succès. ». Il l’a dit il y a quelques jours lors de la présentation du livre à l’Académie colombienne des sciences exactes, physiques et naturelles. Ce regard ascendant implique de considérer les différences, de les respecter et de les comprendre. (Vous pouvez lire : Un projet de loi veut mettre fin aux zoos. Bonne ou mauvaise idée ?)

La seconde, oubliez le concept de le développement durablee, qu’à son avis « comme une sorte de transaction entre les intérêts politiques des grands pays et les problèmes écologiques mondiaux, ça n’a pas marché ».

Et le troisième, comment réaliser cette transformation humaine pour comprendre ces nouvelles conditions que l’humanité a créées et pouvoir vivre dans harmonie? Ce à quoi Guhl a répondu : « pouvoir vivre en harmonie, non pas contre la nature, mais vivre et évoluer avec elle ». Cela implique des changements profonds dans notre éthique et notre culture.

Le professeur Guhl laisse un ouvrage qui comprend une histoire différente de la Colombie, racontée dans la clé de la nature, selon l’ancien directeur de Colciencias Clément Forero. (Cela pourrait vous intéresser : De l’Arauca à l’Amazonie, où vivent les dauphins de rivière en Colombie ?)

C’était son dernier ouvrage, peut-être le dernier chapitre du livre des humanité Si nous ne nous pinçons pas. Aujourd’hui samedi 30 juillet, alors que Ernest Guhl aurait 80 ans, un bon cadeau serait de lire le puzzle qu’il a fini d’assembler au cours de ces mois à travers ses pensées, ses théories et ses idées. Ils serviront sûrement à changer le monde… ou du moins à nous faire réfléchir sur notre rapport à la planète entière.

A lire également