45% des fruits et légumes récoltés dans le monde sont gaspillés.

La consommation alimentaire mondiale ajouterait presque un degré au réchauffement climatique

La production et la consommation de nourriture génèrent de graves conséquences sur la planète. Notre système alimentaire a causé 80 % de la déforestation et 70 % de la perte de biodiversité dans les écosystèmes terrestres. Or, 4 aliments sur 10 produits dans le monde ne sont jamais consommés.

A cette situation s’ajoute le fait que la consommation alimentaire mondiale à elle seule pourrait ajouter près de 1°C au réchauffement climatique d’ici 2100, en raison des fortes émissions de gaz à effet de serre, selon une étude récemment publiée dans la revue Nature. (lire: Nouveaux indices sur le déclin des populations d’abeilles et de papillons)

L’étude explique qu’au cours du processus de production alimentaire, différentes activités contribuent à l’émission de ces gaz. Par exemple, le CO2 est émis principalement par la production de produits animaux et de riz. L’énergie requise par les machines pour cultiver et transporter les aliments génère du dioxyde de carbone.

L’agriculture est actuellement responsable d’environ 15 % des niveaux de réchauffement actuels. De plus, la recherche indique que 75% de l’augmentation de la température est due aux aliments qui sont de fortes sources de méthane, c’est-à-dire les viandes, les produits laitiers et le riz. (lire: les zones PDET pourraient jouer un rôle important dans la conservation des oiseaux migrateurs)

Ce qui est le plus inquiétant dans cette situation, c’est que seulement un tiers des pays font référence à des mesures d’atténuation agricoles dans leurs contributions nationales à l’Accord de Paris, qui vise à réduire substantiellement les émissions de gaz à effet de serre pour limiter la hausse de la température mondiale à 2°C ce siècle, et même essayer assez fort pour que l’augmentation ne dépasse pas 1,5°C.

« L’atténuation des émissions du secteur alimentaire est essentielle pour travailler vers un avenir climatique sûr », a déclaré à l’AFP l’auteur principal de l’étude, Catherine Ivanovich, doctorante à l’université Columbia de New York.

Selon l’étude, 55 % du réchauffement prévu « peuvent être évités grâce à des améliorations simultanées des pratiques de production, à l’adoption universelle d’une alimentation saine et à la réduction du gaspillage alimentaire au niveau des consommateurs et des détaillants ». (lire: Seulement 0,001% de la population mondiale ne respire pas d’air pollué)

Adopter un régime alimentaire optimal pour la santé humaine dans le monde entier, utiliser des énergies renouvelables au lieu de combustibles fossiles pour l’énergie et réduire le gaspillage alimentaire réduirait cette tendance de 25 %.

Les chercheurs soulignent que si les résultats de l’étude devraient déjà soulever des signaux d’alarme, des recherches supplémentaires sont nécessaires sur ce sujet car elles fourniront des orientations aux différents gouvernements et autorités pour accroître leurs efforts d’atténuation du changement climatique.

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