Jusqu'au début du mois d'octobre de cette année, rappelle l'ONU, 86 jours ont été enregistrés avec des températures supérieures de 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels.

Le réchauffement climatique augmenterait ce 3ème siècle avec les politiques climatiques actuelles

Les politiques actuelles des pays visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre sont insuffisantes et conduisent la Terre au cours de ce siècle à une augmentation de la température mondiale de 3 degrés par rapport à l’ère préindustrielle, a averti aujourd’hui l’ONU. (Peut lire: Désaccords dans les négociations pour un traité mondial sur les plastiques)

Les promesses de la communauté internationale sont donc encore loin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (2015), qui vise à limiter la hausse des températures à moins de 2°C et, idéalement, à 1,5.

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), basé à Nairobi, a émis cet avertissement dans son « Rapport sur les écarts d’émissions » de 2023, qu’il a publié avant le début de dix jours de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP28), le principal forum politique. pour faire face à la crise climatique.

Intitulée cette année « Record battu : les températures atteignent de nouveaux sommets, mais le monde ne parvient pas à réduire (encore) les émissions », l’étude compare les baisses réelles des gaz à effet de serre avec celles nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique. (Vous etes peut etre intéressé: Ils mettent en garde contre un possible glissement de terrain près du Nevado del Tolima)

Le PNUE souligne que des changements sont nécessaires à l’échelle mondiale pour parvenir à des réductions de 28 % et 42 % des prévisions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, pour une trajectoire vers 2 degrés et une autre vers 1,5 degrés, respectivement.

« Il n’y a plus aucune personne ni aucune économie sur la planète qui ne soit affectée par le changement climatique, nous devons donc cesser d’établir des records indésirables en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de températures maximales mondiales et de conditions météorologiques extrêmes », a déclaré la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.

Andersen a préconisé « d’établir d’autres records : en matière de réductions d’émissions, de transitions vertes et justes et de financement climatique ».

Jusqu’au début du mois d’octobre de cette année, rappelle l’ONU, 86 jours ont été enregistrés avec des températures supérieures de 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels.

Septembre dernier a été le mois le plus chaud jamais enregistré, avec des températures mondiales moyennes supérieures de 1,8 degrés aux niveaux préindustriels. (On peut aussi lire : L’Europe ne recevra plus de produits issus des zones déboisées. Qu’est-ce que cela signifie pour la Colombie ?)

Le rapport révèle que les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de 1,2 % entre 2021 et 2022 pour atteindre un nouveau record de 57,4 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone.

Cette mesure, dont l’acronyme en anglais est GtCO2e, sert à quantifier la masse des gaz à effet de serre en fonction de leur potentiel de réchauffement.

Les émissions du G20 augmentent

Les émissions de ces gaz dans le G20 (groupe des pays développés et émergents) ont augmenté de 1,2 % en 2022.

« Si les efforts d’atténuation dans le cadre des politiques actuelles se poursuivent aux niveaux actuels, le réchauffement climatique ne sera limité qu’à 3 degrés au-dessus des niveaux préindustriels au cours de ce siècle », a prévenu le PNUE.

La mise en œuvre complète des contributions déterminées au niveau national (NDC) des pays – qui incluent les émissions prévues et les mesures d’atténuation de chaque pays – conduirait à « limiter l’augmentation de la température à 2,9° ».

« La mise en œuvre complète des CDN conditionnelles (lorsque les objectifs dépendent d’un soutien financier extérieur) entraînerait des températures qui ne dépasseraient pas 2,5° degrés au-dessus des niveaux préindustriels », a-t-il ajouté. (Vous etes peut etre intéressé: La COP28 approche, une possibilité pour l’action climatique de réapparaître)

Le rapport considère que si toutes les CDN conditionnelles et les engagements à long terme en matière d’émissions de gaz à effet de serre « zéro nette » étaient mis en œuvre, « limiter l’augmentation de la température à 2 degrés serait possible ».

Cependant, a-t-il souligné, « les promesses de zéro émission nette ne sont actuellement pas considérées comme crédibles », car « aucun des pays du G20 ne réduit ses émissions à un rythme conforme à ses objectifs de zéro émission nette ».

Même dans le « scénario le plus optimiste », a-t-il ajouté, la probabilité de limiter le réchauffement à 1,5 degré « n’est que de 14 % ».

Le rapport exhorte tous les pays à opérer des transformations pour un développement à faible émission de carbone dans l’ensemble de l’économie, en mettant l’accent sur la transition énergétique.

Selon l’ONU, les nations les plus capables et les plus responsables en matière d’émissions (notamment celles du G20) devront « prendre des mesures plus ambitieuses et plus rapides et apporter un soutien financier et technique aux pays en développement ».

Dans la perspective de la COP28, qui se tiendra jusqu’au 12 décembre, l’étude souligne que cette conférence réalisera la première évaluation globale (GST) depuis l’Accord de Paris.

Le GST révélera la prochaine série de CDN que les pays devraient soumettre en 2025, avec des objectifs pour 2035.

« L’ambition mondiale du prochain cycle de CDN », a souligné le PNUE, « doit ramener les émissions de gaz à effet de serre en 2035 à des niveaux compatibles avec les trajectoires allant vers 2 degrés et 1,5 degrés ».

En outre, ce cycle offre l’opportunité aux pays à revenu faible et intermédiaire d’élaborer des « feuilles de route » de politiques ambitieuses en matière de climat et de développement, et de fixer des objectifs clairs qui nécessitent une assistance financière et technologique.

« La COP28 », a-t-il conclu, « devrait garantir qu’un soutien international soit fourni pour l’élaboration de telles feuilles de route ».

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