La grenouille des pluies Pristimantis campesino, nommée en l'honneur de la résilience et du courage des habitants des zones rurales de Colombie, a été décrite par des herpétologues de l'Université d'Antioquia en août 2022.

La lettre de l’UICN à Minambiente s’interrogeant sur la conservation des amphibiens

Il y a quelques jours, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’une des organisations les plus reconnues au niveau international pour son travail dans la conservation des ressources naturelles, a envoyé une lettre au ministère de l’Environnement et du Développement durable de Colombie. (Peut lire: La déforestation en Amazonie brésilienne en 2023 a été la plus faible depuis quatre ans)

Dans le document, signé par le biologiste vénézuélien Jon Paul Rodríguez, président de la Commission pour la Survie des Espèces (CSE), l’Union exprime au portefeuille environnemental sa préoccupation face au « niveau limité d’exécution » des Programmes et des Plans Nationaux. Plans de conservation des espèces en général, mais, en particulier, du Programme national de protection des amphibiens en Colombie et de son Plan d’action pour la période 2023-2032.

Concernant ces programmes, Rodríguez et le Groupe de spécialistes des amphibiens du CSE, ainsi que le groupe de spécialistes en Colombie de la commission, qui ont également signé la lettre, ont indiqué qu’ils considéraient avec « une certaine inquiétude leur niveau limité d’exécution, y compris le la formalisation des uns, la mise à jour des autres et notamment l’accompagnement à la mise en œuvre des actions proposées dans le pays. (Vous etes peut etre intéressé: La femelle requin donne naissance à un bébé sans avoir eu de contact avec des mâles depuis des années)

Dans la lettre, ils lancent un appel très spécifique à l’attention sur l’instrument de protection des amphibiens dans le pays. Et comme nous l’avons dit il y a quelques semaines dans cet articleLa Colombie, avec 304 espèces, est le pays qui compte le plus grand nombre d’amphibiens menacés au monde, selon la deuxième évaluation mondiale des amphibiens.

Cependant, souligne l’UICN, il existe déjà en Colombie un programme national pour la protection de ces animaux. Bien que le processus de préparation ait commencé en 2014, la version finale du document n’a été livrée qu’en août 2019. Comme nous l’a dit il y a quelques semaines Nicolás Urbina Cardona, docteur en sciences biologiques et co-auteur de l’évaluation globale des amphibiens, cela fait trois ans que lui et les 25 autres auteurs qui ont participé à la création de l’instrument attendent qu’il être publié et mis en œuvre. (On peut aussi lire : Extinction de domaine due à la déforestation, le vieil outil que nous venons de sortir)

Mardi dernier, le 3 octobre, Urbina et Mauricio Rivera, chercheur à l’Institut des Sciences Naturelles, ont rencontré le Comité National des Espèces Menacées du Minambiente pour présenter un document actualisé sur le Programme.

Comme Rivera l’a déclaré à ce journal après cette réunion, « le document sera soumis à une validation interne puis à l’approbation de la directrice des forêts, de la biodiversité et des services écosystémiques, Adriana Rivera », explique Rivera. (Vous etes peut etre intéressé: La science du climat s’appuie sur les connaissances autochtones)

Pour les experts de l’UICN, « l’adoption et la publication du Programme sur les amphibiens sont urgentes, ainsi que la révision du soutien du Ministère de l’Environnement à tous ses programmes et plans de conservation des espèces, notamment au vu des engagements acquis par le Gouvernement colombien (…) ».

Les chercheurs de l’organisation ont également averti que « le retard dans la mise en œuvre du Programme sur les amphibiens et les autres groupes d’animaux pour lesquels des programmes et des plans existent pourrait avoir des conséquences négatives sur la conservation de ces espèces en péril, dont beaucoup sont endémiques ». Colombie, ainsi qu’à la santé de nos écosystèmes. (Peut lire: En vidéo : l’un des mammifères les plus étranges du monde est redécouvert)

Bien que les signataires aient reconnu « l’étroite collaboration et l’engagement du ministère de l’Environnement dans les efforts de conservation de la biodiversité en Colombie », ils ont demandé que la lettre fasse état de l’état des programmes.

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