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La politique publique sur le changement climatique en Colombie est-elle bien dirigée ?

La Colombie a connu une série de catastrophes associées au changement climatique (CC) et à la variabilité climatique, en raison de changements de température et de précipitations ou de régimes pluviométriques. Dans le pays, au cours du siècle dernier, un demi-million de familles ont été touchées par des glissements de terrain, principalement causés par de fortes pluies dans la région andine. Le phénomène El Niño (peu de précipitations) entre 1997-1998 a contribué à l’augmentation de l’intensité des sécheresses, affectant plus de 100 000 personnes en raison de l’approvisionnement en eau. Elle a également eu un impact négatif sur les ménages, la production agricole et la couverture énergétique, entre autres.

Dans les années 2010 et 2011, il y avait graves inondations pConséquence du phénomène La Niña (excès de précipitations), cette vague hivernale a touché 706 communes de 28 départements, sur 32 que compte le pays, avec plus de 2 000 000 d’habitants et plus de 300 000 habitations endommagées ; selon les registres de la Banque interaméricaine de développement, a fait 467 morts, laissé 577 blessés, 41 disparus et 3,6 millions de victimes.

Selon des institutions nationales telles que l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales (IDEAM) et des institutions internationales telles que le Groupe d’experts gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), La Colombie est l’un des pays les plus vulnérables aux impacts négatifs du changement et de la variabilité climatiques, mais paradoxalement la Colombie n’est pas un pays important dans la génération de gaz à effet de serre (GES), gaz qui provoquent des changements climatiques extrêmes.

Le pays passe d’événements El Niño à des événements La Niña, dans des périodes de temps de plus en plus courtes, avec de grands impacts sociaux et économiques, où des déplacements de communautés dus aux impacts climatiques sont attendus. C’est-à-dire, il y a de moins en moins de temps pour le rétablissement des deux communautésen particulier les plus pauvres, tels que les systèmes productifs, le tourisme, les industries, l’agriculture, l’élevage, le secteur de l’énergie, entre autres.

Depuis 1992, dans le cadre du Cadre des Nations Unies sur le changement climatique, le pays produit une série de documents de politique publique sur le changement climatique. Parmi les principaux (et les plus récents) figurent : le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (2012), dont l’objectif est d’accroître la capacité du pays à s’adapter au changement climatique, et la Politique Nationale de Gestion des Risques de Catastrophes (2012), dont Le but est d’offrir une protection à la population sur le territoire colombien, d’améliorer la sécurité, le bien-être et la qualité de vie et de contribuer au développement durable.

Il y a aussi la Politique nationale sur le changement climatique (2017), dont l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’augmenter la résilience du pays ; et le Programme national de réduction des émissions (2019), qui établit des objectifs précis pour réduire les émissions de GES dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’industrie, de l’agriculture et des déchets et promeut une économie à faible émission de carbone.

Ces politiques ont été principalement définies pour répondre aux protocoles internationaux et aux traités mondiaux sur le changement climatique, à l’exception de la politique de gestion des risques qui a découlé des inondations intenses de 2011. Mais Aujourd’hui la Colombie n’est pas un pays fortement émetteur de GES, et ce ne sera pas le cas pendant de nombreuses décennies. Elle doit donc être cohérente avec cette réalité, et les politiques publiques doivent montrer cette situation.

Depuis 2012, date à laquelle la politique d’adaptation au climat a été définie dans le pays, l’accent s’est déplacé sur les politiques d’atténuation, alors que cela ne devrait pas être à l’ordre du jour dans la politique publique colombienne. Le pays doit se concentrer principalement sur l’adaptation climatique plutôt que sur l’atténuation ; l’accent est inversé.

Au niveau territorial, l’accent doit être mis sur l’aménagement des micro-bassins versants, notamment ceux de haute montagne ou d’appels andins, là où sont générés le plus grand nombre de catastrophes naturelles autour des ressources en eau. Dans les zones côtières, des actions d’adaptation au climat doivent être définies et mises en œuvre pour contrer et se préparer aux vagues d’ouragans, scénarios nouveaux et étranges pour les côtes colombiennes.

De même, l’adaptation au climat doit être initiée chez les personnes les plus vulnérables, comme les enfants et les personnes âgées dans des scénarios de sécheresses intenses, de pluies intenses et de fortes vagues de chaleur. L’adaptation climatique doit se poursuivre dans son ordre dans les foyers, les îlots, les quartiers, les communes, les communes et les départements.

Les entités étatiques et privées doivent être intégrées pour anticiper le risque de sa réduction et ne pas mettre l’accent sur l’action ultérieure lorsque des catastrophes climatiques se produisent. La reforestation doit s’inscrire dans une politique d’adaptation et non d’atténuation, c’est ainsi qu’elle doit être présentée au monde et aux organisations multilatérales. Le pays doit systématiquement et donner la priorité aux politiques d’adaptation au changement climatique plutôt qu’à l’atténuation.

*Professeur Université nationale de Colombie

**Cet article est réalisé dans le cadre du Centre de réflexion sur l’adaptation au climat de l’Université nationale de Colombie.

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