Comment les incendies en Amazonie affectent-ils les peuples autochtones ?

AME5185.  BORBA (BRÉSIL), 09/07/2022.- Un incendie brûle la forêt amazonienne, le 6 septembre 2022 dans la région de Borba, au sud de l'état d'Amazonas (Brésil).  Dans la région amazonienne du Brésil, 3 000 foyers d'incendie sont enregistrés chaque jour, le chiffre le plus élevé pour le mois de septembre depuis quinze ans.  Jusqu'à présent cette année, l'Amazonie brésilienne a déjà accumulé 58 155 alertes incendie.  EFE/Raphaël Alves

Les incendies de forêt affectent particulièrement les populations indigènes. C’est ainsi qu’une étude l’a décrit, publiée dans la revue Recherche environnementale : Santé, qui se concentrait sur les particules PM 2,5 laissées par la fumée. Ils sont fins, jusqu’à vingt fois plus fins que le diamètre d’un cheveu, et sont plus susceptibles de pénétrer rapidement dans les poumons. (Lire aussi : Alerte à la qualité de l’air aux États-Unis et au Canada après les incendies au Québec).

L’exposition à ces particules est associée à des maladies respiratoires et cardiovasculaires, des cancers et des décès prématurés, ainsi qu’à des problèmes de santé mentale et à des dysfonctionnements métaboliques. (C’est lié : Le « procès du siècle » au Brésil : qui sont les protagonistes et quels sont les enjeux ?).

C’est pourquoi Eimy Bonilla, PhD et chercheuse en sciences et ingénierie de l’environnement à l’université de Harvard, aux États-Unis, a développé un modèle pour mesurer l’impact de ces particules sur les populations indigènes.

Les résultats sont probants : alors que l’exposition à la fumée est responsable de deux décès prématurés pour 100 000 personnes dans le monde, ce chiffre double dans les territoires indigènes avec quatre décès pour 100 000 personnes.

Cependant, le tableau est différent pour chaque pays d’Amérique latine. Au Brésil, en Argentine et en Colombie, par exemple, la mortalité associée à la fumée des incendies est plus élevée dans la population urbaine. Pendant ce temps, la Bolivie et le Pérou ont des preuves de décès prématurés pour cette raison dans la population indigène.

Les incendies en Amazonie n’abandonnent pas non plus : en 2020, quelque 500 000 se sont produits, compte tenu du fait que la recherche estime que les personnes vivant dans les territoires indigènes amazoniens pourraient être au total de 5,8 millions, ce qui pourrait être une sous-estimation.

Il faut aussi tenir compte du fait que le Brésil est au centre de cette discussion : l’Institut national de recherche spatiale a estimé qu’environ 10 000 kilomètres carrés de l’Amazonie brésilienne ont été déboisés entre juillet 2018 et août 2019, soit une augmentation de 34 % avec plus de l’année dernière.

En 2020, l’activité des incendies a augmenté de 74 % par rapport au creux de 2013, et en 2021, la déforestation dans cette région est passée à 13 000 km2 par an, soit près du double de celle de 2012.

Pour cette raison, les chercheurs concluent que des mesures sont nécessaires pour réduire l’impact de la fumée des incendies sur les populations autochtones, ainsi qu’un meilleur accès aux services médicaux.

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