La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques 2023 (COP28), se déroule du 30 novembre au 12 décembre, et devrait accueillir l'un des plus grands nombres de participants à la conférence mondiale annuelle sur le climat, puisqu'on estime que plus de 70 000 personnes y assisteront.

Éliminer progressivement les combustibles fossiles, la position de la Colombie à la COP28

Demain, 30 novembre, débutera à Dubaï (Émirats arabes unis) la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), la réunion la plus importante pour faire face à la crise climatique à laquelle est confrontée la planète. Plus de 70 000 personnes de 198 pays participeront aux réunions au cours desquelles il est prévu, d’une manière générale, que des accords soient conclus pour limiter l’augmentation de la température « bien en dessous » de 2 °C et, dans la mesure du possible, que cette augmentation soit 1,5 °C. (Peut lire: Les propositions que le gouvernement Petro présentera au sommet sur le changement climatique)

La préparation de cette réunion a été marquée par des interrogations sur le fait que le sommet climatique le plus important au monde se déroule dans un pays pétrolier par excellence. En fait, comme nous le disons dans ce articleune série de documents ont été divulgués Centre de reporting climatique Ils montreraient que Sultan Al Jaber, président de la COP28 et en même temps directeur de l’Abu Dhabi National Oil Company, aurait profité des réunions sur le climat précédant le début de la conférence pour discuter de sujets qui profiteraient à l’entreprise qu’il dirige.

Bien que des rapports internationaux mentionnent la participation de la Colombie à ces réunions, tant le ministère des Affaires étrangères que les ministères des Mines et de l’Énergie et de l’Environnement et du Développement durable ont nié la participation de leurs responsables à ces réunions. (Vous etes peut etre intéressé: Envisagez-vous des accords pétroliers à la COP28 ? La Colombie nie avoir participé)

Par ailleurs, lors d’une conférence de presse tenue dans la matinée de ce mercredi 29 novembre, la ministre de l’Environnement, Susana Muhamad, a souligné les propositions que son portefeuille et le gouvernement de Gustavo Petro apporteront à la COP28.

La première chose que le ministre a souligné est qu’il s’agira d’une conférence très importante, puisque ce sera la première fois qu’on procédera à une évaluation des objectifs contenus dans l’Accord de Paris, signé en 2015, et de leur réalisation. « Le bilan a été fait depuis l’année dernière et le résultat est assez négatif. Au lieu de suivre une trajectoire de diminution des émissions, nous suivons une trajectoire d’augmentation des émissions », a déclaré Muhamad.

C’est pour cette raison que le ministre considère que le sommet sur le changement climatique qui s’apprête à s’ouvrir est un bon moment pour réfléchir sur le panorama actuel du monde. L’une des « questions cruciales », a déclaré le responsable du portefeuille environnemental, sera l’avenir des énergies fossiles : doivent-elles être progressivement éliminées ou leur utilisation doit-elle être réduite ? (On peut aussi lire : Quels sont les enjeux aux Émirats arabes unis, pays pétrolier qui accueille le sommet sur le climat ?)

« Les plans de certains gouvernements sont d’élargir encore la frontière de l’exploitation (des combustibles fossiles). La négociation dépendra de la question de savoir si nous les éliminerons progressivement ou si nous réduirons leur utilisation, ce que peuvent faire les pays en développement. La position de la Colombie est que nous avons besoin d’un plan pour les éliminer progressivement », a déclaré Muhamad.

Dans ce sens, la ministre a annoncé qu’avec une série de pays qu’elle n’a pas précisés, des progrès seraient réalisés sur un traité de non-prolifération des combustibles fossiles. L’idée, a souligné le responsable, est qu’il existe un plan économique clair pour réaliser la transition et que l’objectif de tripler l’utilisation des énergies renouvelables implique le remplacement des combustibles fossiles.

Le deuxième débat important, aux yeux du ministre, est l’objectif de financement mondial. « Les pays développés n’ont pas atteint les objectifs de l’Accord de Paris en termes de financement », a déclaré Muhamad. C’est pour cette raison qu’il a souligné que le gouvernement, et en particulier le président Gustavo Petro, continuera à insister sur l’échange de dettes contre la protection de l’environnement, l’une des propositions les plus fortes de ce gouvernement. En outre, a ajouté le ministre, avec plusieurs pays européens et africains, la Colombie promouvra la création d’une commission d’experts pour analyser la situation de la dette. (Vous etes peut etre intéressé: «Je voudrais promouvoir le secteur nucléaire en Colombie»: Mariano Grossi)

Enfin, Muhamad a souligné que la troisième discussion pertinente de cette COP sera l’adaptation au changement climatique, « le problème le plus important pour la Colombie ». Comme nous l’avions déjà dit dans ce entretien, le pays, sur ces questions, soutient la position adoptée par le bloc de l’Alliance indépendante latino-américaine et caribéenne (Ailac). Il y a quelques mois, au Panama, plusieurs ministres de l’Environnement de la région se sont mis d’accord sur six points clés à négocier.

Ces six points sont : l’adoption urgente du fonds des pertes et dommages ; promouvoir une union régionale qui recherche l’ambition dans un objectif mondial d’adaptation ; renforcer les systèmes d’alerte précoce ; un Fonds climatique pour les femmes autochtones ; les initiatives d’échange de dette contre nature ; et, enfin, la promotion de nos écosystèmes comme solution à la crise climatique.

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