Ils demandent à l’ONU de discuter de l’avenir de la géo-ingénierie solaire, pourquoi ?
La Suisse a suggéré que les Nations Unies compilent les recherches actuelles sur la géo-ingénierie solaire et créent un groupe d’experts pour définir l’avenir de cette solution remise en question pour contenir le changement climatique.
Il s’agit d’une ingénierie climatique qui vise à renvoyer le rayonnement solaire dans l’espace. Ce que l’on cherche, c’est d’imiter l’effet d’une grande éruption volcanique, de sorte que l’atmosphère soit remplie de particules de dioxyde de soufre qui réfléchissent une partie de la chaleur et de la lumière du soleil.
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La proposition de la Suisse est présentée en pleine assemblée environnementale des Nations Unies, qui s’ouvre cette semaine à Nairobi et dont le thème principal est la modification du rayonnement solaire.
Selon Felix Wertli, ambassadeur suisse pour l’environnement, l’objectif de la Suisse n’est pas de promouvoir ou d’interdire la géo-ingénierie solaire, mais de garantir que tous les gouvernements «sont informés, notamment des risques possibles et des effets transfrontaliers».
Comme indiqué pour Gardien Mary Church, chercheuse au Centre pour le droit international de l’environnement (CIEL), « il existe un risque réel qu’ordonner au PNUE de rédiger un rapport et de créer un groupe d’experts sur le GRS puisse saper le moratoire de facto existant sur la géo-ingénierie et, par inadvertance, fournir légitimité de retarder les mesures visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles.
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En 2019, la Suisse avait déjà proposé un examen minutieux de la géo-ingénierie à l’Assemblée environnementale de l’ONU, mais la question n’a pas progressé. Depuis cette année-là, les discussions autour de la « gradation » solaire se sont intensifiées. Pour sa part, Inger Andersen, directrice du Programme des Nations Unies pour l’environnement, a déclaré qu’il est important d’avoir « une conversation mondiale sur la GRS ».
Bien qu’il s’agisse d’un domaine d’ingénierie financé par l’industrie des combustibles fossiles, d’autres acteurs se sont récemment impliqués. Par exemple, Bill Gates est l’un des bailleurs de fonds du programme de recherche en géo-ingénierie solaire de Harvard. En outre, les Académies nationales des sciences, de l’ingénierie et de la médecine, entre autres associations, se sont associées pour soutenir ces études.
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D’autre part, en 2022, environ 500 scientifiques ont signé une pétition pour s’engager à ne pas recourir à la géo-ingénierie solaire, ni à soutenir les financements publics ou les forums internationaux de recherche.
Aux discussions s’ajoute le fait que l’année dernière, le PNUE a été critiqué pour avoir publié un article sur la géo-ingénierie solaire, qui comprenait des commentaires et des recommandations de partisans de cette ingénierie, et bien que l’article ait été remis en question, le PNUE a déclaré que même si les gens pensaient qu’il « créait un espace où ces technologies peuvent être prises en charge, ne pas en discuter est plus problématique. De plus, le Programme a insisté sur le fait que sa priorité est la réduction des émissions.
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« Il y a certains domaines que la communauté internationale a, à juste titre, décidé d’interdire, comme l’eugénisme, le clonage humain et les armes chimiques. « La géo-ingénierie solaire fait partie de cette liste et doit la rejoindre rapidement, avant que des discussions apparemment inoffensives sur la gouvernance ne nous entraînent sur une pente très glissante vers la mise en œuvre », a ajouté l’Église du CIEL.
Et même si l’avenir de la proposition reste incertain, l’ambassadeur Wertli estime que le scénario actuel est plus optimal que celui de 2019. « Cette fois, on voit que les gens sont disposés à discuter parce que le débat a progressé. Lors du débat d’ouverture, il a été généralement admis que davantage de recherches et d’informations étaient nécessaires. « C’est nouveau et cela montre que la résolution répond à un besoin. »
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