Ils publient « l’évaluation la plus complète » des points de bascule climatique
Ce mercredi 6 décembre, l’Université d’Exeter (Royaume-Uni) et la Fondation Terre de Bezos a publié le « Global Tipping Points Report », « l’évaluation la plus complète des points de bascule jamais réalisée », affirment les chercheurs. La conclusion, en un mot, est « que l’humanité se trouve actuellement sur une trajectoire désastreuse ». (Peut lire: C’est ainsi que les scientifiques ont inspecté le plus grand iceberg du monde)
Pour l’équipe internationale de plus de 200 chercheurs qui ont participé à la préparation du rapport, un point de bascule climatique se produit lorsqu’un petit changement déclenche une transformation rapide et irréversible. Cependant, précisent-ils, ses effets peuvent être positifs ou négatifs.
Sur cette base, les scientifiques ont analysé 26 points de bascule négatifs dans le système Terre. Suite à l’analyse, le rapport conclut que, maintenant que le réchauffement climatique est en passe de dépasser 1,5 °C, « au moins cinq points de bascule dans le système Terre sont susceptibles d’être déclenchés ».
Ces points de bascule sont l’effondrement de grandes calottes glaciaires, la mortalité généralisée des récifs coralliens d’eau chaude, le dégel généralisé du pergélisol et l’effondrement d’un courant océanique dans l’Atlantique Nord. (Vous etes peut etre intéressé: L’extraction de minéraux dans les zones protégées doit être discutée : Agence Minière)
Dans le rapport, les chercheurs notent qu’à mesure que les points de bascule du système Terre se multiplient, « il existe un risque de perte mondiale catastrophique de la capacité de production des cultures de base ».
Le document, lancé au moment même où se tient la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) à Dubaï, souligne que si des mesures urgentes ne sont pas prises pour mettre fin à la crise climatique, « les sociétés seront submergées ». s’effondre. »
Profitant de cette situation, les chercheurs appellent les dirigeants du monde à accélérer l’action d’urgence mondiale, à tirer parti des tournants positifs et à « nous orienter vers un avenir prospère et durable ». Pour Manjana Milkoreit, de l’Université d’Oslo (Norvège), « éviter cette crise et le faire de manière équitable doit être l’objectif central de la COP28 et de la coopération mondiale en cours ».
Pour nous rapprocher de cette voie, les chercheurs ont formulé six recommandations clés : la première vise à éliminer progressivement les combustibles fossiles et les émissions liées à l’utilisation des terres bien avant 2050. La seconde vise à renforcer l’adaptation, la gouvernance des pertes et les dommages, « en reconnaissant les inégalités entre et au sein nations. » (On peut aussi lire : Une opération conjointe entre le Brésil et la Colombie a démantelé 19 sites miniers illégaux)
Trois recommandations visent à coordonner les efforts politiques pour déclencher des tournants positifs, ainsi qu’à convoquer un sommet mondial et à approfondir les connaissances à leur sujet. Cette dernière appelle à inscrire ces tournants dans deux instruments : l’« inventaire » climatique mondial et les CDN, qui sont, autrement dit, les efforts que chacun des pays du monde déploie pour faire face au changement climatique.