L’exploitation minière marine pourrait affecter les méduses des grands fonds, préviennent des recherches
Il y a quelques semaines, en Jamaïque, des représentants de plusieurs pays et organisations de la société civile se sont réunis pour faire avancer les négociations sur ce qui serait un cadre réglementaire pour l’exploitation des minéraux des fonds marins. (Vous etes peut etre intéressé: Minambiente exigera l’élection du directeur en RCA de Chocó, Orinoquía et La Mojana)
La Seabed Environmental Authority (ISA) a été chargée de convoquer ces réunions après l’émergence d’un intérêt de plusieurs pays pour l’extraction de minéraux qui seraient essentiels à la transition énergétique, comme les composants de batteries pour voitures électriques.
L’activité semble attractive en termes économiques, mais les organisations environnementales et certains pays ne sont pas d’accord avec sa réglementation, la jugeant inutile, car il existe des batteries qui peuvent fonctionner sans ces minéraux. De plus, cela est potentiellement risqué pour les écosystèmes marins, car les processus d’extraction nécessitent de grandes machines, dont l’impact n’a pas encore été évalué.
Ce lundi, il a été publié dans le magazine Nature l’une des premières études qui analyse les impacts que l’exploitation minière marine pourrait avoir sur ces écosystèmes, ajoutés à l’augmentation de la température de la mer. Leurs résultats préviennent que cette activité pourrait avoir des conséquences sur la vie au fond des océans. (Nous recommandons: L’exploitation illicite de l’or en Colombie a augmenté une superficie similaire à celle de San Andrés)
Les chercheurs ont analysé 64 individus d’une espèce de méduse connue sous le nom de casque ou couronne (son nom scientifique est périphylla périphylla). Pour ce faire, ils l’ont soumise à deux facteurs de stress simulés pour montrer des altérations de l’expression de ses gènes, de sa respiration et de sa sécrétion muqueuse.
Le premier scénario consistait à simuler une augmentation de la température de l’océan de 4°C, ce qui entraînerait la suppression de la respiration aérobie de la méduse et favoriserait l’expression de gènes liés au système immunitaire.
Ensuite, ils ont simulé une colonne de sédiments similaire à celle que ces animaux pourraient subir sur un site d’exploitation minière au fond de la mer, à laquelle ils ont été exposés pendant 24 heures. Certains n’ont été exposés à aucun type de sédiment, pour avoir un groupe témoin qui permettrait de mettre en évidence les changements. (On peut aussi lire : La Colombie, l’un des pays ayant le plus grand potentiel d’énergies renouvelables d’ici 2030)
Les méduses ont eu plusieurs réponses à ce facteur de stress. D’une part, ils ont augmenté la production de mucus au-dessus des niveaux normaux chez un individu en bonne santé. L’expression de gènes associés à la respiration aérobie et à la réparation des plaies dans leur corps a également été présentée.
Selon les chercheurs, dans les écosystèmes pélagiques, qui sont ceux que l’on trouve au fond de la mer, on trouve des animaux présentant des caractéristiques similaires à celles de ces méduses, ce qui suggère que l’exploitation minière marine aurait également des conséquences négatives sur ces espèces.
Compte tenu du manque de connaissances sur ses impacts, la recherche appelle également à des études plus approfondies sur les conséquences de cette activité avant que sa réglementation ne soit donnée et que des licences ne commencent à être accordées pour l’exploitation des fonds marins.
🌳 📄 Voulez-vous connaître les dernières nouvelles en matière d’environnement? Nous vous invitons à les voir à Ecoloko. 🐝🦜