Le Congrès du Brésil affaiblit les ministères de l’Environnement et des Peuples autochtones
Le Sénat brésilien a approuvé une mesure qui affaiblit les pouvoirs des ministères de l’Environnement et des Peuples autochtones, un revers majeur pour le gouvernement de Lula da Silvaqui a promis de donner la priorité à la préservation de l’Amazonie avant la communauté internationale.
Approuvé par 51 voix pour et 9 contre à la Chambre haute, le texte qui modifie la structure du gouvernement est définitivement entériné, après le feu vert de la Chambre des députés la veille.
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Malgré les pertes, l’initiative approuvée, un décret présidentiel modifié par les parlementaires, permet au gouvernement de gauche Luiz Inácio Lula da Silva de maintenir ses 37 ministères.
Hier était la date limite pour que le Congrès se prononce sur la question. S’ils ne l’avaient pas fait, le chaos administratif aurait pu s’installer, avec un retour à la structure héritée de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, avec seulement 23 ministères, sans un dédié aux peuples autochtones ou à l’environnement, par exemple.
Les tensions autour de ce vote de dernière minute ont révélé les difficultés du gouvernement à négocier avec un Congrès majoritairement conservateur, où Lula il n’a pas formé une base solide de soutien.
(Lire : La Chambre brésilienne approuve un projet qui affecterait la démarcation des terres indigènes)
Parmi les changements promus par les députés, le Ministère de l’Environnement a perdu ses compétences en matière de cadastre foncier rural -fondamental pour le suivi et la lutte contre la déforestation illégale-, et la gestion de ressources en eau.
Et le ministère des Peuples autochtones a été dépouillé de la responsabilité de délimiter de nouvelles terres indigènesqui ira au ministère de la Justice.
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La démarcation permet aux peuples d’origine d’occuper leurs terres ancestrales et l’usage exclusif de leurs ressources naturelles pour préserver leur mode de vie traditionnel. Cette mesure protège non seulement ces communautés, mais représente également une barrière pour stopper l’avancée des la déforestation.
C’est le deuxième revers que subit en quelques jours le gouvernement Lula en matière de droits indigènes : mardi, les députés ont donné une demi-sanction à un projet de loi controversé qui établit que les peuples indigènes n’ont droit qu’aux terres qu’ils occupaient à l’époque moment de la promulgation de la Constitution en 1988. Les autochtones rejettent cette thèse, arguant que de nombreuses communautés n’étaient pas sur leurs terres en 1988 parce qu’elles en ont été expulsées au fil des siècles, notamment pendant la dictature militaire (1964-1985).
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