Les autorités continuent de surveiller Nevado del Ruiz: l’activité sismique ne s’arrête pas

  Image récente du volcan Nevado del Ruiz, devenu actif hier et situé à 5 321 mètres d'altitude.  / AFP - Service géologique colombien

Le niveau d’activité du volcan Nevado del Ruiz reste orange, a indiqué le Service géologique colombien (SGC) ce samedi matin. Hier 31 mars, 8 800 tremblements de terre ont été enregistrés. Le SGC a mis en évidence l’augmentation de l’activité associée au mouvement des fluides à l’intérieur des conduits volcaniques, en particulier la nuit et ce matin, très probablement associée aux émissions de cendres.

En effet, les caméras ont pu observer ces dernières heures une colonne de gaz et/ou de cendres qui s’élève jusqu’à 1 300 mètres mesurés depuis le sommet du volcan.

Peut voir: Avant l’éruption du Nevado del Ruiz, 57 000 personnes devraient être évacuées

Les autorités rappellent qu’il est possible que l’activité du volcan fluctue et diminue parfois par rapport aux jours précédents, sans que cela signifie que le volcan soit revenu à un niveau d’activité inférieur.

Pour revenir au niveau jaune, il faut un temps prudentiel où l’on peut observer des tendances et des modèles qui permettent de déduire la possible baisse d’activité. Si, par contre, il y a une accélération des processus qui suggère une éruption imminente ou même l’éruption elle-même, le niveau d’activité passera au rouge.

Depuis le 24 mars, il y a eu une augmentation de l’activité sismique associée à une fracturation de la roche à l’intérieur du volcan. Cette sismicité est située sur le flanc sud-ouest du volcan à une distance de 2 à 5 km du cratère Arenas, à des profondeurs comprises entre 2 et 4 km du sommet du volcan.

Le SGC recommande à la population de rester calme, mais d’être attentive aux informations de l’entité. Depuis que le niveau d’activité du volcan a augmenté, les autorités ont mis en place des plans de surveillance et de coordination. Hier, et après une réunion du Poste de commandement unifié (PMU) au sein de l’Unité nationale de gestion des risques de catastrophe (UNGRD), Javier Pava Sánchez, directeur de l’Unité, a indiqué que la décision avait été prise de tenir des réunions quotidiennes au sein du PMU.

Peut voir: Ce sont les recommandations sanitaires d’alerte orange à Nevado del Ruiz

« Nous voulons éviter autant que possible d’avoir des pertes ou une catastrophe », a déclaré Pava lors d’une conférence de presse. Ce week-end, entre le 1er et le 2 avril, les autorités visiteront certaines municipalités de Tolima et Caldas, dans le but d’évaluer si elles sont préparées à une éventuelle évacuation. Pour l’instant, a indiqué Pava, un enrôlement d’évacuation est en cours dans les municipalités qui font partie de la zone à haute menace. Cet enrôlement implique qu’après le zonage initial des zones éventuellement touchées, des informations seront données à ses habitants afin qu’ils puissent se préparer en cas d’évacuation.

Selon une évaluation du Service géologique colombien, 57 000 personnes sont exposées à une menace élevée en cas d’éruption du volcan Nevado del Ruiz. Plus de 42 000 d’entre eux sont des populations rurales dispersées, tandis que les autres vivent dans les capitales municipales et les centres peuplés.

Les événements menaçants qui pourraient se produire comprennent les coulées pyroclastiques, les ondes de choc, les avalanches de débris ou les gaz volcaniques, entre autres. Les départements de Caldas, Cundinamarca et Tolima sont des zones où certains d’entre eux peuvent se produire. De son côté, Ideam fournit des informations détaillées sur les pluies et les vents des prochains jours, « puisqu’ils ont une influence directe sur la génération de flux », a expliqué Pava.

A lire également