L’Organisation météorologique mondiale déclare officiellement le début d’El Niño
« Les conditions El Niño se sont développées dans le Pacifique tropical pour la première fois en sept ans, ouvrant la voie à une augmentation probable des températures mondiales et à des conditions météorologiques et climatiques perturbatrices », a déclaré ce matin depuis Genève, en Suisse, l’Organisation météorologique mondiale (OMM). ). (Peut lire: Entre les vaches et les chigüiros, ils préservent le jaguar dans les plaines de Casanare)
Avec cette annonce officielle, l’Organisation des Nations unies (ONU) a déclaré le début d’El Niño, qui, comme le rappelle l’OMM, est un schéma climatique qui se produit tous les deux à sept ans, et est associé à un réchauffement de surface océanique dans le centre et Pacifique tropical oriental. Le problème, a souligné l’organisation, est qu’elle se produit dans un contexte de « climat modifié par les activités humaines ».
Selon Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, « la déclaration d’El Niño (…) est le signal pour les gouvernements du monde entier de mobiliser les préparatifs pour limiter les répercussions sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies ». (Vous etes peut etre intéressé: La Colombie revient sur son ambition de réduire les émissions de gaz des navires)
À quoi s’attendre avec le phénomène El Niño ?
En termes généraux, comme l’a expliqué Taalas, avec l’apparition d’El Niño, les risques de températures extrêmes dans de nombreuses régions du monde et dans l’océan sont considérablement accrus. Mais, l’organisation prévient que les impacts que ce phénomène aura varient selon les régions.
Par exemple, dans les régions du sud de l’Amérique du Sud, du sud des États-Unis, de la Corne de l’Afrique et de l’Asie centrale, ce phénomène est associé à une augmentation des précipitations. Pendant ce temps, dans le nord de l’Amérique du Sud, l’Australie, l’Indonésie, les régions d’Asie du Sud et d’Amérique centrale, El Niño génère de graves sécheresses. (Vous pouvez également lire : Le changement climatique pourrait également affecter le stade de reproduction des oiseaux)
En fait, un rapport de cette agence météorologique publié en mai de cette année a prédit qu’il y a 98 % de chances qu’au moins une des cinq prochaines années soit la plus chaude jamais enregistrée. Ainsi, elle dépasserait 2016, « lorsqu’il y avait un phénomène El Niño exceptionnellement fort », explique l’OMM.
Dans ce même rapport, l’Organisation a noté qu’il existe une probabilité qu’entre 2023 et 2027, la température moyenne annuelle à la surface du globe « soit temporairement supérieure à 1,5 °C » au-dessus des niveaux préindustriels. (Vous etes peut etre intéressé: L’impact de centaines de coups de foudre est capturé par un satellite moderne en orbite)
Mais, comme Chris Hewitt, directeur des services climatologiques de l’OMM, l’avait anticipé, cela ne signifie pas que la limite convenue par l’Accord de Paris en 2015 sera dépassée, « car cet accord fait référence à un réchauffement à long terme sur de nombreuses années ».
Malgré cela, Hewitt a averti que le phénomène El Niño que la planète connaîtra au cours des 9 à 12 prochains mois, « est un autre signal d’alarme, ou un avertissement précoce, que nous n’allons toujours pas dans la bonne direction pour limiter la réchauffement dans les limites des objectifs fixés à Paris en 2015, destinés à réduire substantiellement les impacts du changement climatique.
Qu’est-ce qui attend la Colombie avec le phénomène El Niño ?
À la mi-juin, lorsque différents offices météorologiques nationaux ont annoncé l’arrivée d’El Niño, dont Ideam de Colombie, Diana Carolina Rueda Dimate, responsable du bureau Alertes et Prévisions de l’Institut, a souligné que ce phénomène devrait avoir un impact sur la diminution des précipitations. En tout cas, a-t-il assuré, cela ne se fait pas du jour au lendemain. (Vous etes peut etre intéressé:Voici comment la Colombie se prépare au phénomène El Niño)
De manière générale, Ideam s’attend à ce que la zone Pacifique soit la première à subir les effets d’El Niño. Ensuite, ce sont toutes les vallées inter-andines de la Colombie, du sud jusqu’à la région de Santanderes, et enfin la région des Caraïbes et l’archipel de San Andrés et Providencia. Mais ce dernier, par exemple, entre actuellement dans sa première saison des pluies, ce qui rend d’autant plus clair qu’El Niño sera vécu particulièrement selon les régions du pays.
« Si le phénomène se prolonge, il se combinera avec des périodes moins pluvieuses ou estivales dans certaines régions, ce qui se traduira par des températures plus dures », a expliqué Rueda. Par exemple, Ideam s’attend à ce que le phénomène se poursuive au cours du premier trimestre 2024, juste au moment où les Caraïbes traversent leur première saison sèche.